L’AUTEUR :

Le 17 février 2023, une Soirée littéraire s’est tenue à la Maison russe à Bruxelles avec la participation de Dominique Fernandez, membre de l’Académie française, auteur de nombreux livres d’une oeuvre considérable par sa qualité et sa prolixité (une centaine de livres parus) qui lui a valu notamment le prix Médicis en 1974 pour Porporino ou les mystères de Naples, le prix Goncourt en 1982 pour Dans la main de l’Ange, le prix Charles-Oumont de la Fondation de France en 1986 pour L’Amour, le prix Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son oeuvre en 1986, le prix Mediterranée et le prix Brancati en 1988 pour Le radeau de la Gorgone, le prix Lambda Literary aux USA en 2003 pour la traduction de L’amour qui n’ose dire son nom, Art et homosexualité, le prix François Mauriac et le grand prix Jean-Giono en 2009 pour Ramon.

LE LIVRE :

Un livre sur le roman soviétique, maintenant ? Précisément maintenant : comme le disait Romain Rolland pendant la Grande Guerre, ce n’est pas parce que les Allemands l’ont voulue que nous allons renier Goethe.

Qui plus est, quantité des écrivains que Dominique Fernandez, un des plus grands connaisseurs de la littérature russe (Dictionnaire amoureux de la Russie, Plon, 2004, Avec Tolstoï, Grasset, 2010), nous présente ici, ont été d’opposition à Staline, ou ont tourné la censure par le roman historique ou le roman de science-fiction.

Avec la chute de l’URSS, tout un pan de la littérature occidentale a été injustement effacé. Dominique Fernandez fait revivre pour nous les oeuvres et la vie des grands de la période (entre la Révolution et Khrouchtchev), de Gorki à Pasternak, en passant par Ehrenbourg, Babel, Paoustovski, Aïtmatov ou Alexeï Tolstoï.

Il nous rappelle aussi l’admirable moment littéraire qu’a engendré l’après-Révolution. S’opposant à une idée trop facilement reçue, il exhume du mépris où ils ont été plongés de grands auteurs du « réalisme socialiste ». La dictature a, par contrecoup, fait naître une fiction satirique que nous découvrons ici, comme les savoureux Olecha, Zochtchenko ou Ilf et Pétrov. Loin de réduire la littérature au silence, la tyrannie expie ses fautes par un des plus grands livres par lequel Dominique Fernandez achève le sien, Vie et Destin de Vassili Grossman.

Un livre de justice, un livre de savoir, un livre, aussi, de saveur.